dimanche, mars 04, 2018

Interview exclusive/ Dr Doumbia Major : "Les conditions historiques de l'avènement de la quatrième république sont réunies". 

Interview Dr Doumbia S. Major Vie politique, équité de la justice, recomposition de la Cei et du découpage électoral, marche de la Côte d’Ivoire, réconciliation nationale…
Doumbia Major (acteur politique) assène ses vérités sans détours :
« Notre peuple était mieux traité sous la colonisation qu’aujourd’hui
La CEI sera réformée, le gouvernement Gon n'a pas le choix
Avec la communication, Gon veut faire croire que la misère est un paradis
Tout ce que le président ADO propose n'est que du vent…
Que le pouvoir rembourse les frais de dossiers des logements sociaux
Le Rhdp n'a rien apporté de positif au peuple pour vivre dignement
Seule une loi d'amnistie tournera la page de la crise postélectorale
Le président Laurent Gbagbo est un grand homme...
Ce que Gbagbo, Blé Goudé et Soul To Soul m’ont confié… »


Ex-dirigeant de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d`Ivoire (FESCI). Titulaire de plusieurs Masters et d’un Doctorat en sciences du langage de l’université Paris-Est, le président du Congrès panafricain pour le renouveau (CPR), Dr Doumbia Major fait connaître ici sa lecture de l’actualité ambiante.

20180224_1459481451096597.jpgDes voix de nombreux leaders politiques se font de plus en plus entendre et demeurent insistantes pour le renouvellement de la CEI et la révision du découpage électoral en vigueur qu’elles estiment être en faveur du régime en place. Partagez-vous cet avis ?
Le découpage électoral doit obéir à des critères clairs, objectifs et uniformes, valables pour toutes les régions du pays. Il est inconcevable et inacceptable qu’on veuille nous soumettre à un découpage électoral tribal des régions du pays, parce qu'on veut avoir plus de député ou plus de maires ou de président de région, alors que ce découpage n’est basé sur aucun critère objectif . Il faut rationaliser la gestion du pays, on ne peut pas faire un découpage en fonction de la superficie géographique, il faut le faire en fonction du nombre d’Habitant, car on est élu pour des humains et par des humains qu’on représente et non pour représenter des arbres ou un espace géographique. Un espace géographique peut être grand mais peut être un désert humain. Cette règle doit être valable partout. Ce type de découpage ethniciste auquel s’est adonné le pouvoir en 2011, après la guerre, montre simplement que ceux qui s'y sont adonnés ont fraudé avec la démocratie et il faut le corriger. Ce découpage électoral, en lui-même, dénote d'une visée hégémonique et un comportement de ruse avec la démocratie de la part du RDR !
Voyez par vous-mêmes : il y a une partie du pays qui est passé de 53 sièges de députés dans l’ancien découpage, à 74 sièges, alors que les autres régions n’ont eux que 9 sièges supplémentaires.
En ce qui concerne la CEI ; nous partageons l'avis des autres partis d'opposition et notre position sur cette CEI illégale et inféodée au pouvoir n'a pas changée. Elle est forclose pour organiser les élections en Côte d'Ivoire, et Youssouf Bakoyoko dont le bilan à la tête de cette CEI est contesté ne peut plus demeurer à sa tête !
Par ailleurs , depuis sa mise en place , le paysage politique national a évolué, il y existe de nouvelles forces politiques montantes comme la nôtre, au moment où d'autres se sont affaiblies. Sur qu'elle critère cette CEI est-elle constitué  aujourd'hui? Est-ce que des gens comme certains que je me garde de citer et qui ne représentent que l'ombre d'eux-mêmes et qui ne produisent aucune déclaration politique sur toute une année sur des sujets qui ont rapport avec la démocratie ou la vie des populations, peuvent être légitimes à siéger au sein d'une CEI, alors que des forces comme le CPR qui ont une présence plus positive dans le débat politique nationale n'y sont pas ?
Sans oublier que l'ONU elle même à contesté la neutralité de cette CEI à travers une résolution ! La cour africaines des droits de l'homme et des peuples de la CEDEAO dit elle aussi qu'il faut la réformer parce qu’elle n’est pas indépendante et impartiale. A ce sujet, la cour africaine dit que la Côte d’ivoire a violé l’article 3 du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, et l’article 26 du pacte international relatif aux droits civiques et politiques.
Même en Côte d'Ivoire l'APDH et la LIDHO, qui sont deux importantes organisations des droits de l'homme, la conteste comme structure neutre et impartiale.
C’est d’ailleurs pourquoi nous demandons clairement aux partis d’opposition qui y ont leurs représentants de démissionner publiquement de cette CEI, par respect non seulement pour l’arrêt de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples, mais par cohérence et par principe.
Tu ne peux pas dire qu’une commission est partiale et y rester pour des salaires de vos représentants. L’argent qu’on verse à quelques individus ne doit pas être une raison pour faire reculer la démocratie dans tout un pays, agir ainsi, c’est ce qu’on appelle la trahison du peuple. Ce type d’opposants ne peut pas être crédible devant le peuple. Il faut démissionner pour mettre la pression sur le pouvoir et montrer au peuple que vous n’êtes pas prêts à vendre votre âme pour de l’argent qui vous pousse à faire des compromissions avec le régime, contre les intérêts du peuple.

Qu’est ce que vous pensez de la destitution de Billon de à la tête du conseil régional du Hambol ?
Nous n’approuvons pas ce type de comportement qui frise des comportements de voyous politiques.



[caption id="attachment_45230" align="alignleft" width="225"]Dr Doumbia Major à la cérémonie Donation de jouets et Cadeaux de Noel à 1200 Enfants de Yopougon SIDECI Dr Doumbia Major à la cérémonie Donation de jouets et Cadeaux de Noel à 1200 Enfants de Yopougon SIDECI[/caption]

Des observateurs de la vie politique ivoirienne sont d’avis que la fusion en un parti unique, le rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP) n’est qu’un leurre du RDR pour contrecarrer les plans des autres partis qui composent le RHDP dans l’optique de la présidentielle de 2020, qu'en pensez-vous ?
Le RDR fait ce qu'il veut, moi mon travail c'est d'implanter mon parti et notre mouvement à l'échelle nationale. Nous avons pris du retard et nous sommes en train de le rattraper grâce à l'engouement du peuple qui adhère à nos idées et à notre vision. Aujourd'hui ce sont les populations elles-mêmes qui s'organisent pour nous faire appel pour les investir comme sections ou comme coordinations .
Nous sommes en train de donner un bel exemple de démocratie par la base. Nous considérons que le RDR et le PDCI sont des gens du passé. Ce sont ces gens qui depuis 1960 dirigent ce pays et ils n'ont rien pu apporter de positif pour permettre à notre peuple de vivre dignement. Ce sont généralement des partis d’un certain âge qui ne sont pas suffisamment outillés pour faire face aux défis de notre génération et qui sont pourtant convaincus que leurs archaïsmes peuvent amener un pays au développement alors que c’est impossible. La preuve en est que depuis plus de 50 ans ils essayent leurs vieilles recettes qui ne donnent rien de digeste et de bien pour le peuple.
Nombreux parmi eux d’ailleurs se sont enrichis de manière illicite, pendant que notre peuple est devenu de plus en plus pauvre, sous leur règne.
Leur règne peut être qualifié de règne de prédation des "colons Bounty", des dirigeants Noirs qui se comportent comme le colon Blanc et qui ont autant ou même plus volés que les colons ! On peut même dire que sur le plan social, notre peuple était mieux traité sous la colonisation qu'aujourd’hui où nous sommes sous leur règne. Ces gens sont pires que les colons ; ils refusent à la population ce que même le colon lui octroyait. Pendant ce temps des pays comme la Corée ou Singapour avec lesquels nous étions au même niveau dans les années 60 sont aujourd'hui des pays développés ou presque !
Regardez les Antilles, la Polynésie ou la Nouvelle Calédonie qui sont des sortes de colonies françaises, là bas les dirigeants ne sont pas immensément riches comme les nôtres, mais les populations bénéficient au moins d’un minimum de social et de soins, ce qui leur permet de vivre dignement jusqu’à leur mort. Que veut le peuple ? Bien vivre et non vivre avec une espérance de vie moindre, en étant entouré d’infrastructures que certains ont fait construire en les surfacturant pour s’enrichir, en privant le peuple de salaires conséquents, de soins et d’aides sociales quand il en a besoin pour vivre !
C’est au regard de tout ceci que nous disons que pour nous, « la solution se trouve dans le changement » , car on ne fait pas du neuf avec du vieux. D'autres part vous êtes tous d’accord avec moi que c'est un tout petit peu être idiot que de prendre les mêmes personnes pour faire la même chose et de s'attendre à un changement ou à un résultat diffèrent !

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Avec le principal parti de l'opposition en lambeaux et la non représentativité sur l’échiquier nationale des autres formations politiques, pensez-vous que vous pourrez arriver à quelque chose de fructueux en terme d'organisation, à poser aisément les préoccupations de la nation et vous faire entendre par le pouvoir en place?
Nous posons déjà les préoccupations de la nation et les gens nous écoutent , il suffit d’aller voir l’engouement que suscitent nos publications et vidéos qui sont relayées dans le peuple. Il y a dans le pays des grains et des espaces de réunion où les gens se réunissent et se cotisent pour pouvoir écouter nos messages et lire nos vidéos. C’est cela le plus important pour nous.
Nous ne fonctionnons pas comme les partis traditionnels auxquels vous avez eu affaire jusqu'ici et qui ont une organisation pyramidale, avec des présidents qui imposent leurs vues au peuple. Notre schéma d’action est un schéma de démocratie par la base et ce sont les aspirations du peuple que nous traduisons publiquement. C'est d'ailleurs pourquoi moi je ne participe pas à des coalitions où il y a un président. Je fonctionne en mode de Presidium !

L’avis du pouvoir en place sur nos actions ne nous intéresse pas, nous c'est le peuple qui nous intéresse ! Ces gens là nous méprisent et nous leur rendons la pièce de leur monnaie en les regardant comme des prédateurs qui sont la cause des malheurs actuels de notre peuple ! Nous voulons les chasser de là où ils sont, car ils ne méritent pas de diriger notre peuple, puisqu'ils se servent du pouvoir pour s'enrichir et appauvrir notre peuple ! Ils savent ce que nous pensons d’eux et nous ne nous attendons pas à ce qu'ils nous caressent dans le sens du poil !
En tous cas pour l'instant vous pouvez tous constater que nous posons les préoccupations du peuple et c’est nous qui mettons dans le débat politique national des débats que les vieux partis classiques n’évoquaient pas jusqu’ici ! Que ce soit la question de la retraite des paysans et commerçants ou celle des transporteurs , nous en parlons ! Que ce soit la mise en place d'une vraie couverture maladie qui prenne en compte tous les citoyens à hauteur de 70% et une CMU complémentaire gratuite pour les plus démunis , nous en parlons en montrant que ce que Ouattara propose n'est que du dilatoire et du vent irréalisable ! Que ce soit sur l'accès à l'université et aux grandes écoles gratuites pour tous, nous en parlons et nous exposons comment cela doit être financé ! C'est nous qui nous insurgeons contre l'absence de revenu minimum vital pour nos compatriotes sans emploi. C'est nous qui avons posé le problème concernant la mise en place d'une loi d'équité salariale qui fera que plus aucun salarié de la fonction publique et de notre administration ne pourra toucher plus de 30 fois le SMIG en vigueur. C’est nous qui parlons du SMIC qui doit remplacer le SMIG, parce que le SMIG doit s’aligner sur l’inflation et la croissance. Nous parlons des concours frauduleux et dont on augmente chaque année les frais . C’est nous qui avons demandé à Ouattara de faire rembourser les 30 000 francs de frais de dossiers pour ses prétendus logements sociaux qui ne sont en réalité que des opérations de vente de maisons. Nous sommes sur tous les fronts et nous sommes en phase avec le peuple . C'est ce qui importe pour nous .
C'est nous qui parlons d'unité nationale, en expliquant au peuple qu'on le divise sur la base ethnique pour se servir d'une partie du peuple contre une autre. Nous montrons comment des prédateurs locaux utilisent une partie du peuple comme bouclier à l'abri duquel ces mafieux organisés pillent les richesses du pays. Nous amenons les gens à comprendre la nécessité de s'unir pour parler de la même voix de leur situation sociale. Nous appelons à l'émergence d'une conscience de classe contre les voleurs de la république. Si le peuple nous entend et nous comprend, c'est cela le plus important pour nous. Si le pouvoir en place est sourd à nos critiques, c'est qu'il s'en fout du peuple , et cela veut dire que c’est un régime qui finira comme les régimes des gens qui s'en foutent de leur peuple ; ce sont des régimes qui finissent toujours mal.

Actuellement je suis au travail, lorsque je finirai de mettre en place notre schéma d'action, vous verrez de quoi nous sommes capable ! Pour l'instant je regarde les gens d'en face et j'ai le sourire en coin. Je suis un homme patient et très patient. Je suis un archer et l'archer sait être patient.



[caption id="attachment_45233" align="alignleft" width="225"]Dr Doumbia Major Un homme du peuple toujours proche du peuple Dr Doumbia Major Un homme du peuple toujours proche du peuple[/caption]

Bientôt les élus ivoiriens grands électeurs passeront au vote des sénateurs, que vous inspire cette élection ?
Nous autres ne parlons pas des élections municipales ou sénatoriales pour l'instant nous parlons des conditions pour garantir la transparence des élections. Sinon ce sera comme lors des dernières élections législatives où la tricherie à été dénoncée y compris par des gens du RDR qui n'avaient pas été choisis par leur parti et qui ont dit qu'on leur a volé leur victoire sur papier !

En ce qui concerne le sénat, il est clair que ce sera un sénat Pro-Ouattara qui, au lieu de faire avancer notre pays, lui fera subir davantage de recul démocratique. Cela va de soit si on se base sur le code électoral et la nature du collège électoral que Ouattara tout seul a choisi par ordonnance de matière anticonstitutionnelle. En plus les sénatoriales devrait avoir lieu après les municipales pour qu’on s’assure que les opposants prennent part aux votes à travers leurs conseillers régionaux et municipaux. Voilà quelqu'un qui veut mettre en place un sénat de sa troisième république, avec des maires issues de la constitution de la deuxième république que lui-même conteste et qu'il a fait changé!    Ouattara veut faire main-basse sur cette chambre parce qu’il rêve d’avoir un pouvoir absolu, alors il décide de faire organiser les sénatoriales avant les municipales parce qu’il sait que les opposants n’ont pas participé aux élections municipales et régionales passées. C’est une façon pour lui de s’assurer de la majorité au sein de ce sénat qui sera a priori un sénat sans légitimité démocratique ; sans compter le fait que sur 120 membres, monsieur Ouattara a la possibilité de nommer 40 sénateurs qui lui seront redevables.
On utilise donc l'argent public pour faire reculer la démocratie et faire voter des lois ou modifier la constitution selon la volonté d'un individu ! Ce type de régime a un nom et ce n'est pas de la démocratie. Nous disons Non à un sénat inutile pour l'avancée démocratique de notre pays, un sénat budgétivore, au moment où nous avons besoins d'argent pour la santé, l'école et l'assistance sociale aux plus démunis, et surtout que ce sénat ne servira que de caisse de résonance et de lieu d'enregistrement où des individus sans légitimité populaire, ne viendront que pour conférer force de lois aux désirs et volonté d'une personne.

Nous avons d'ailleurs  dit à ce sujet que même si on devait maintenir un sénat, le collège électoral devrait comprendre les représentations du patronat, les représentants régionaux des centrales syndicales et des associations représentatives de la société civile. En ce qui concerne les membres nommés ou proposés par le Président, ils devraient passer devant le parlement pour leur élection individuelle ou leur récusation au cas où des choses leur seraient reprochées. Mais là le mode de désignation est vraiment dictatorial. Ça veut dire que le Président peut même imposer un voleur de deniers publics notoire comme sénateur !

Comment appréhendez-vous les décisions de justice rendues au regard du processus de réconciliation ?



[caption id="attachment_45234" align="alignleft" width="225"]Dr Doumbia En compagnie des ex-détenus de la crise post-électorale. UN homme de paix et de réconciliation. Dr Doumbia En compagnie des ex-détenus de la crise post-électorale. UN homme de paix et de réconciliation.[/caption]

La justice dans un pays n'a pas pour mission de faire la réconciliation ! La justice rend la justice et la réconciliation quant à elle est le fruit et le résultat d'une volonté politique ! Si l'exécutif le veut vraiment, il a les instruments pour arrêter l'action du pouvoir judiciaire. Et à ce sujet il a comme instruments : le droit de grâce et la mesure d'amnistie.
Normalement dans un pays de droit où la justice est indépendante, on ne commente pas les décisions de justice, mais c’est loin d’être le cas en Côte d’ivoire où tout le monde dit qu’il y a une justice à deux vitesses.
C'est pour éviter qu'on ne sombre dans ce climat de justice à deux vitesses ou dans un climat de justice des vainqueurs, que j'ai proposé la loi d'amnistie qui nous permet de tourner la page de la crise post-électorale, en donnant la chance à la paix et à la réconciliation des fils et filles de notre pays. J'ai dit que cette décision était dans l'intérêt de Ouattara lui-même et que cela prouvera aux chefs de guerre qui l’ont suivi qu'il n'est pas ingrat vis à vis d'eux !
En effet cette mesure permettra à Ouattara de faire suspendre l'action de la justice à l'encontre des chefs de guerre et à l’encontre de ses partisans qui ont été pointés du doigt par l'enquête de madame Paulette Badjo qui dit que ceux-ci ont occasionné plus de 700 morts sur les 3000 de la crise post-électorale!
En prenant cette décision il leur démontrera qu'il ne cherche pas à les tenir par une corde au cou comme des chiens qu'on tient en laisse, en les menaçant de les livrer à la CPI au cas où ils refuseraient de le suivre dans ses aventures politiques. En le faisant, il permettra aussi la libération des prisonniers de la crise, et cela pourra rassurer les exilés qui sauront qu’ils peuvent rentrer sereinement. Cela viderait du même coup de leur contenu, le dossier judiciaire de ceux qui sont poursuivis à l'extérieur du pays pour des faits liés à la crise post-électorale. Voilà comment il pourrait se positionner dans la pensée collective nationale comme le réconciliateur de la nation ! Mais tout ça est une question de volonté politique. Moi je ne peux que lui indiquer la voie à suivre ; le dernier mot lui revient.

Il est de plus en plus question d’un troisième mandat de l’actuel chef de l’Etat appelé de tous vœux par son parti et des têtes couronnées, cela vous semble-t-il notable pour notre jeune démocratie ?



[caption id="attachment_45227" align="alignleft" width="225"]Dr Doumbia : L'invité de la rédaction de L'infodrome . Dr Doumbia : L'invité de la rédaction de L'infodrome .[/caption]

En ce qui concerne le troisième mandat, nous attendons qu'il le dise lui-même de sa bouche et il verra ce jour ce que le peuple en pense. Pour l'instant ce que nous savons c'est qu'il a dit qu'il ne le ferait pas! Or nous entendons dire que Ouattara se veut un homme de parole! Nous considérons qu’un homme de parole ne dit pas une chose pour faire le contraire. En tous cas s’il veut changer d’avis, il faudra nous convaincre. Cela dit, moi je ne fais pas la politique avec des hypothèses et conjectures, j’attends les faits pour me prononcer.

Le dialogue politique incluant l’ensemble des partis ivoiriens est au point mort depuis des mois, les réelles avancées notables obtenues lors des concertations politiques passées sont-elles effectives pour la stabilité et la réconciliation nationale ?

Le pays est et demeure dans une ambiance de belligérance, il faut être aveugle pour ne pas le voir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’appelle à la réconciliation et que je demande au chef de l’état de prendre une loi d’amnistie qui va libérer le pays et permettre à ses fils de se réconcilier.

Avez-vous fait la paix êtes-vous réconcilié avec vos amis et frères d'hier notamment Soro Guillaume et les hommes de son sérail pour parler de paix et de réconciliation entre ivoirien ?
Quand je parle de paix et de réconciliation c'est avec tout le monde y compris avec Guillaume que je considère comme un frère de la même origine sociale et de même classe sociale d’origine que moi . C’est un frère auquel a priori rien ne devrait m’opposer, puisqu’on est sensé nous battre pour les mêmes causes, c’est-à-dire le bien-être du peuple dont on provient tous les deux  de la même couche sociale ! D'ailleurs je lui ai demandé de refuser de jouer le rôle de cerbère pour des gens d'une notabilité locale qui le regarderont toujours comme un parvenu qui n'a pas droit au trône. Ces gens là considèrent qu'eux sont nés pour gouverner des gens comme Guillaume et moi et que leurs enfants doivent gouverner les nôtres ! ça me fera plaisir que Guillaume rejoigne le bon combat, c'est à dire le combat du peuple!
Je ne sais pas s'il a un sérail, le mot ne me semble pas adapté, mais je discute fraternellement avec ses proches. Sidiki Konate et moi sommes liés par une alliance ancestrale sacrée qui date de depuis les années 1200 ; nous avons des contacts fraternels. Ce sont des contacts peu suivis à cause de nos occupations respectives, mais ma porte lui est ouverte comme la sienne m'est ouverte. J'ai eu l'occasion de voir Kamagate Souleymane dit Sool To Sool à la prison civile, la MACA, à l’occasion de ma visite à Samba David et nous nous sommes parlés en frères.

Vous avez été rencontré Blé Goudé et le président Laurent Gbagbo que cache cette démarche et quel a été le contenu de vos échanges, est-ce la paix des braves ou un simple jeux d'alliances de pions poussés sur l'échiquier politique ?
Dr Doumbia avec Dibopieu Jean Yves Blé et moi nous nous sommes parlés fraternellement dans l'intérêt de la Côte d'ivoire ! Moi je ne discute pas avec les gens avec un agenda caché, je suis toujours sincère et transparents.
Quant au Président Gbagbo, il m'a juste fait une ou deux blagues comme il sait le faire. Il a dit que je l'ai trop fatigué et on a dit que tout ça était du passé et qu'il fallait regarder l'avenir, en œuvrant pour la réconciliation et la paix. Il avait été préalablement informé  de ma venue par Charles et il a dit qu’il descendrait pour me saluer, c’est ce qu’il a fait. Il nous a encouragé sur la voie du pardon et de la réconciliation. Quoi qu'on en dise, le président Gbagbo est un grand homme et sa place se trouve en Côte d'ivoire où il doit être pour participer à la réconciliation et à la consolidation de l'unité nationale dans notre pays !

Vous étiez hier un véritable activiste et fervent défenseur de l'actuel président ADO pourquoi ce revirement est-ce que parce que vs a avez été écarté et/ou oublié dans le partage du gâteau ?
Moi je n'entre pas dans ce cadre et dans la catégorie de ceux qu'on peut considérer comme des frustrés ou des aigris qui n'auraient pas eu leur part du gâteau. Avant même de soutenir Ouattara en 2010, j'ai dit publiquement, (et la vidéo de la conférence de presse de 2010 est disponible) que je ne suis pas intéressé par une collaboration avec le régime dans le cas où le changement surviendrait.
J'ai dit que je serais la sentinelle défenseur des intérêts du peuple quand le régime changerait et c'est ce que je fais sans compromission depuis 2011 ! Est-ce que vous avez vu que j'ai varié dans mes prises de position !
Depuis 2013 et même avant, je défends la libération des prisonniers de la crise, je me suis insurgé contre la torture du fils de Gbagbo et celle d'Affi N'guessan à Bouna. Je pouvais me taire pour me venger ou pour rentrer dans les bonnes grâces de Ouattara, mais moi j'ai des valeurs et des principes. C'est vrai que j'ai appelé à voter Ouattara, en risquant ma vie pour qu'il y arrive, mais cela ne fait pas de moi un mouton qui doit dire Oui et amen à tout ce que Ouattara fait! Quand c'est bon je félicite, mais quand ce n'est pas bon pour le peuple je le dis aussi.
La différence entre moi et ceux que vous regardez comme les suiveurs ethniques ou des suiveurs par intérêt de Ouattara, c’est que, ayant une éducation idéologique différente de Ouattara, j'ai toujours dit que ça ne m'intéressait pas de participer, en tant qu'acteur, en acceptant une responsabilité dans la gestion des affaires publiques avec un régime dirigé par des hommes de droite. Parce que je sais par anticipation que ça ne peut que finir en clash, à cause des divergences idéologiques.
Depuis la prise du pouvoir de Ouattara, je porte des critiques dans le sens de mes engagements publics, alors qu'il aurait été simple pour moi de faire le griot pour en tirer des avantages personnels ! Je critique dans le sens d'humaniser la gestion du régime et je propose une alternative au peuple.

Un homme doit avoir des convictions et des valeurs ; un homme doit pouvoir faire preuve d'abnégation pour défendre ses valeurs et principes ! Je suis un homme de valeur et un homme de principe qui mène ses combats de manière désintéressée, car pour vivre je n'attends pas un poste ou une nomination quelconque venant de quelqu'un ! Je suis un homme libre qui se bat pour être en phase avec ses convictions et avec les aspirations de son peuple .

Les petits partis et autres qui se créent à tour de bras par des popularités en Côte d'ivoire ne brillent pas de mille feux et ne rencontrent pas grande adhésion?
En visite avec chez les étudiants
Les autres sont les autres et Dr Doumbia Major c'est Dr Doumbia Major ! On n'a pas la même réputation, la même éducation, la même idéologie ni le même discours ! Le tout n'est pas de créer un parti, il faut avoir un discours, une idéologie et une attitude, mais aussi un comportement en harmonie avec notre discours ! Il y a des centaines de partis en France et pourtant Emmanuel Macron a créé un mouvement en six mois qui a fait oublier tous les vieux partis dans lesquels le peuple ne se reconnaissait plus. Le peuple sait reconnaître les vrais gens qui se battent pour lui.
Depuis que je suis arrivé vous voyez que les choses bougent, pourtant je suis venus trouver ces gens là ici et pendant plus de 18 ans, ils sont incapables de poser simplement les problèmes du peuple et d'être aux côtés du peuple pour crier son ras le bol ! J’ai tellement secoué le RDR en montrant les tares de la gouvernance qu’ils sont allés se réunir à Yamoussoukro pour parler de Marketing Politique et de nouvelle stratégie de Communication. Peut-être que ces gens pensent que c’est parce que j’ai un Master en marketing politique que j’arrive à exposer avec aisance leurs tares ! Ce sont les conviction et le fait de défendre la vérité qui fonde mon influence et mon impact social et non ma Formation en Marketing et communication politique. On ne transforme pas le mensonge en vérité avec de la communication politique ! Etre leader ce n'est pas une simple étiquette, c'est une façon d'agir et ce sont les risques qu'on est capable de prendre pour défendre ses convictions ! Ne me confondez donc pas avec ces personnes qui se déclarent leaders, en s'accolant de simples étiquettes sur le front !

Pourquoi ne pas avoir intégré un parti et apporter une plus-value vue votre popularité et votre vision que d'en créer un autre ?
Pourquoi faut-il que j'intègre un parti dont je ne partage pas l'idéologie ni les pratiques. En politique on entre pas dans un parti pour des motifs ethniques ou par mimétisme. On entre dans un parti parce que l'idéologie et les pratiques au sein de ce parti sont en harmonie avec nos propres valeurs et principes. Vous voulez que je parte militer dans ces partis de gens dépassés qui ne savent qu'utiliser l’ethnicité comme arguments politiques ? Ces partis que vous voyez là vont disparaître dans 5 ou 10 ans tout au plus et le paysage politique va inévitablement se recomposer avec une nouvelle génération et un nouveau discours. On va tourner absolument la page de la génération des « grilleurs d'arachides » et des ethnicistes politiques.

Pouvez-vous quantifiez le nombre de vos militants ; irez-vous aux prochaines élections avec cette CEI en place?
Doumbia à YopougonFaites un tour sur ma page Facebook pour voir l'engouement que nos prises de position suscitent ! Il ne se passe un seul jour où nous ne sommes assaillis par les demandes d'adhésion . Vous avez vu notre manifestation à Yopougon a l'occasion de mon retour et ceci rien qu'avec les femmes du parti ! Le peuple se reconnaît dans notre discours et c'est ça le plus important . Nous sommes un mouvement en marche dans une dynamique pour le changement. Chaque jour il y a des adhésions que ce soit sur notre site que par contact physique.
Une autre preuve de la volonté d'adhésion et l’engouement que nous suscitons, c'est aussi les donations que nous recevons . Par exemple, le terrain de notre siège provisoire à Abobo a été offert par des militants. C'est aussi ça un mouvement politique en phase avec le peuple.
Notre parti ira aux prochaines élections et nous serons présents aux élections présidentielles seuls ou en coalition ; nous seront présents.
Nous pensons que la CEI sera réformée avant, car le gouvernement Ouattara n'a pas le choix avec la pression internationale à laquelle il est confronté sur le sujet. J'ai demandé aux partis d'opposition de rendre public leur démission de cette CEI, pour être eux-mêmes en cohérence avec leurs propres discours sur le caractère partial de cette CEI et surtout pour respecter l'arrêt de la cour africaines des droits de l'homme et des peuples. Je réitère cet appel. J'attends donc de ces partis traditionnels qu'ils démissionnent publiquement pour leur crédibilité devant le peuple ! Voici la première étape de la pression que nous mettrons sur ce régime, auquel cas ils seront vus comme des collaborateurs du régime et ça voudra dire que ce sont eux qui cautionnent le manque de démocratie dans notre pays, pour des intérêts financiers.

Avec Soul To Soul qui aujourd’hui a une santé précaire, sur quoi avez-vous échangé que vous a–t-il dit, lorsque vous l’avez visité en prison ?
Sool est un ami d'université, nous nous sommes parlés et c'est cela le plus important ! Je lui souhaite un prompt rétablissement et je demande au régime de le faire juger ou de le libérer. C’est la même chose que j’ai demandé pour mes amis Samba David et Hamed Sanogo, ainsi que pour tous ceux qui croupissent en prison aujourd'hui après plus de 6 ans sans être jugés ! Si on n'a pas suffisamment de preuves contre quelqu'un on ne le garde pas en prison en attendant d'aller chercher les preuves. Dans ce cas-là la prison se transforment en un espace de prise d'otage des gens qu'on n’aime pas ou qui nous dérangent. On peut laisser les gens chez eux sous contrôle judiciaire et les convoquer devant les tribunaux. L'emprisonnement ne doit pas être la règle, mais l'exception !

On a ouï dire que nuitamment des pontes du Rhdp vous démarche en secret pour prêchez pour leur chapelle est ce vrai qu'on fait la cour pour intégrer le Rhdp ou faire alliance forte avec l'Eds ?
On a oui dire ! qui a dit ? Les gens font circuler trop de rumeurs sur les gens dans ce pays, l'homme intelligent n'écoute pas les rumeurs, il regarde les actes.

Le Premier ministre Amadou Gon a fait son bilan et a affirmé que tout était mis en place pour l’épanouissement des ivoiriens ?
Si tout est rose pour lui ce n'est pas le cas pour les populations d'Abobo qui croulent sous les immondices et les ordures et qui ne voient pas les traces de l'Etat dans ces zones où elles sont livrées à l'insécurité créé par les microbes contre lesquels l'état visiblement n'a pas de solution !
Moi j'ai quitté le pays depuis octobre 2000, quand je partais le sachet de cacahuètes (arachides grillés) qui coûtait 25 francs CFA, coûte aujourd'hui 100 Francs, le thon de Garba qu'on mange avec de l'attiéké, qui coûtait 75 Francs coûte aujourd'hui 500 francs CFA, l'orange qu'on nous vendait à 25 francs aux abords des routes coûte aujourd'hui 100 francs. Donc on voit que le coût de la vie à été multiplié par 4, mais les salaires n'ont pas suivis cette hausse 4 fois plus chère , ce qui veut dire que le niveau et la qualité de vie des gens ont baissés et qu'ils sont plus pauvres qu’avant.
Vous savez, dans un pays il est facile de se servir de grand travaux dont on partage les marchés au sein d'un clan, pour piller les ressources du pays, par le biais des surfacturations et des travaux faits de manière approximative. Pendant qu'on fait les travaux, les gens ne vivent pas d'espoir et d'eau fraîche, il faut mettre en oeuvre un volet social en même temps qu'on met en place des infrastructures ! Le volet social et emploi est quasi inexistant dans l'action du gouvernement, au point qu'on a l'impression d'avoir affaire à une opération de mise en pâture et de privatisation du pays pour pouvoir en piller les ressources, en restant indiffèrent au sort du peuple .
Un pays ne se limite pas à l'embellissement des façades et aux grands chantiers qu'on lance et à des travaux de réhabilitation qu'on peut mettre en œuvre juste pour faire pomper l'argent public dans un réseau et un clan d'amis qui ont tous les marchés publics ! Un pays c'est aussi le social qui va concomitamment avec ces travaux !
Qu'est qu'on fait aujourd'hui pour les citoyens pauvres qui sont sans ressource ? Rien, on les laisse mourir de faim, on les contraint à la mendicité familiale et nombreux parmi eux meurent quand ils sont malades, d'absence de soins, parce qu'ils n'ont pas de moyens pour acheter leurs médicaments. Et pourtant Ouattara avait juré que sous sont règne plus aucun ivoirien ne « mourrait par manque d’argent pour acheter ses médicaments ».
Le gouvernement ne sait même pas combien il y a de pauvres ou de demandeurs d'emplois dans le pays . Ce qui est le plus choquant, c’est que ce sont les estimations du BIT que notre gouvernement évoque quand il veut parler de chiffre du chômage ! C’est hallucinant et cela montre a priori, que ces gens ne veulent pas faire face à leurs obligations vis à vis des citoyens au chômage ou sans emplois !
Pour traiter le chômage il faut au moins le compter ! Il en est de même pour la pauvreté! Ils ne cherchent même pas à savoir combien il y a de chômeurs ou de pauvres , parce qu'ils n'ont aucune politique rationnelle en ce qui concerne le traitement sociale de la pauvreté. Un pays laissé dans l'anarchie sans adressage, sans identification rationnelles des citoyens, c'est normal que n'importe qui puisse sortir n'importe qu'elle chiffre pour argumenter dans le sens qu'il veut ! La réalité n'a rien à avoir avec ce qu'ils disent à la télé, faites un tour dans les quartiers pour vous en rendre compte . Sinon avec les statistiques et la communication on peut faire croire que la misère est un paradis.
Ce n'est pas notre vision de la gestion d'un pays et nous ne voyons pas les mêmes choses que le gouvernement, car nous sommes dans les quartiers, dans les villes et dans les villages au moment où eux ils sont dans leurs châteaux à la Riviera et sur leurs îles.



[caption id="attachment_45232" align="alignleft" width="300"]Dr Doumbia Major avec la section du CPR de Wassakara Dr Doumbia Major avec la section du CPR de Wassakara[/caption]

Quel est votre mot de fin à l’endroit du peuple et des autres partis de l’opposition ?

Il est vrai que nous avons affaire à un régime violent et méprisant qui a l'illusion d'être fort, mais l’opposition doit rester sereine et elle ne doit pas avoir peur.
à l’endroit des gens du régime, je dis qu’ils devraient s'inspirer du sort de BLAISE COMPAORE qu'eux-mêmes hébergent aujourd'hui à Abidjan qui se croyait indéboulonnable après avoir passé plus de 27 ans au pouvoir . J'espère pour eux qu'ils ont au moins préparer leur retraite comme ce dernier !
Je demande à l'opposition de taire ses divisions et de se mettre en ordre de bataille.
A nous nos opposants qui sont d'un certain âge et d'une certaine époque je leur demande aussi de savoir passer la main et le relais . Qu'ils sachent passer la main aux plus jeunes et plus outillés qui vont faire le travail proprement , pour créer les conditions de la démocratie dans notre pays. Pour ma part c'est la mission et le devoir que je me suis assigné et je le ferai sans tricher.
Nous appelons le peuple à garder espoir et nous l’appelons à l'unité, car c’est de notre unité que viendra notre force. Nous sommes rentrés au pays pour impulser de grands changements et je demande au peuple d'y croire et de rester mobilisé, car ce changement viendra ! Les conditions historiques de l'avènement de la quatrième république sont réunies. Je demande aux gens de s'organiser dans leurs quartiers, villes et villages, car bientôt nous prendrons ensemble notre destin en main pour qu'une nouvelle Côte D'ivoire puisse voir le jour ! Ce sera une Côte d'Ivoire réellement démocratique, fraternelle et solidaire . Ce sera une Côte d'ivoire où on ne parlera plus de rattrapage ethnique ou de propos de division du peuple . Ce sera une Côte d'Ivoire d'égalité de chance où les droits fondamentaux de chacun seront respectés.
Merci et restons mobilisés. Et comme je le dis toujours, en évoquant notre slogan, « La solution se trouve dans le changement ! ».




Réalisé par
LORNG Esmel

mardi, décembre 10, 2013

Entretien avec Dr Doumbia Major : le slogan "Houphouet voleur" était un cri du peuple contre une classe politique de prédateurs

Je mets à votre disposition la seconde partie du dernier entretien que j'ai eu avec le journaliste ivoirien d'investigation K Phillip Qui m'a interrogé sur les points suivants: 

-Quel était le sens du "slogan Houphouet Voleur" pour les jeunes du mouvement de 1990?
-Peut-on considérer Laurent Gbagbo comme un révolutionnaire ?
-Les jeunes du mouvement de 90 qui se retrouvent dans les partis politiques ivoiriens d'aujourd'hui sont ils manipulés par les hommes politiques ?
 -Soro Guillaume a t'il trahi la lutte qu'il prétendait mener ?

  Pour écouter l'entretien Cliquez ici


samedi, octobre 05, 2013

droit de réponse aux journaux "le Jour" , "le patriote" et co

lundi, décembre 31, 2012

Ecoutez la dernière Interview du Dr Doumbia Major accordée à une Radio diffusé aux USA

Interview du Dr Doumbia Major accordée à une radio diffusée aux USA. 

Une interview-débat d'antologie qui restera dans les annales des analystes politiques qui s'intéressent à la situation politique de la Côte D'ivoire. à écouter et à réécouter !
Avec sincérité, clarté et toute la détermination qu'on lui connaît, le Docteur Doumbia Major fait une analyse objective et sans concessions de la situation de la Côte d'Ivoire. Il dépeint la réalité du tableau économique et politique et parle des actes de corruption du régime sans porter de gants. Il dénonce et démonte les opérations de manipulation qui se cachent dans les discours des officines de communication politique des dirigeants actuels et passés du pays et met à jour le complot qui visent à préparer les populations à son élimination physique en le faisant faisant passer pour quelqu'un qui incite à une révolution contre le régime.
Son éclairage sur le discours identitaire et le discours du "rattrapage ethnique" est digne d'un cours magistral. C'est tout simplement une interview à écouter jusqu'à la fin, pour tous ceux qui souhaitent connaître l'homme Doumbia Major, ses convictions, son histoire et sa vision de la Côte d'Ivoire actuelle.
Adou Basile

Cliquer ci-dessous

Pour Télécharger le Fichier en Version MP3, Cliquez sur le lien ci-dessoushttp://cprci.info/itw_jacquesrogershow.mp3

Ecoutez-Voir  L'interview débat sur Youtube

Première partie :



Deuxième Partie :

samedi, février 11, 2012

Unis dans le combat ; Jusqu'à la victoire finale !


Qui pouvait parier que Kadhafi serait tué par des Lybiens et qu'il quitterait le pouvoir en moins de 6 mois ? Qui pouvait parier que Moubarak quitterait le pouvoir et qu'il serait jugé par son propre peuple? Dieu seul est fort ; c'est lui qui donne la vie et et c'est lui qui la reprend parce qu'il en a le droit. 

Camarade, tant que tu n'as tué personne, tu peux rester serein face aux manœuvres de ceux qui conspirent contre toi, quelque soit leur illusion de puissance du moment. Hors nous avons la conscience tranquille, car nous n'avons tué personne, encore moins ordonné la mort de qui que ce soit. C'est pourquoi nous sommes libres dans notre tête et que nous dormons le sommeil léger. 

Chers amis, camarades et compagnons, nous sommes plus que jamais déterminés, et renforcés dans notre conviction que notre combat est le bon combat. Les réactions lâches de nos adversaires, sont la preuve que les coups que nous portons atteignent leur cible. Continuons le combat pour la défense de la vérité et du droit inaliénable à la vie de chacun nos concitoyens. 
Dans ce combat, il faut être conscient et garder à l'esprit que la justice des hommes a de tout temps été une justice aux ordres. C'est pourquoi nous devons nous battre pour que les valeurs qui triomphent soient celles de justice, de partage et d'égalité que porte le peuple.
L'histoire de l'humanité a toujours démontré que quand le peuple prend le pouvoir, la justice est une justice qui se fait selon la volonté du peuple, mais quand ce sont des mafieux qui prennent le pouvoir, la justice se met au service de cette mafia qui en fait l'un de ses instruments de conservation de son pouvoir. 
Si, Jésus de Nazareth , Galilée, Mandela, Sankara etc. ont fait les frais d'une justice partiale, c'est parce que cette justice était aux ordres d'une classe de prédateurs dont l'unique préoccupation était celle de la préservation de leurs privilèges. Si nous voulons que la volonté du peuple soit faite, en matière de justice et de redistribution équitable des ressources, il faut que nous fassions en sorte que le règne du peuple vienne remplacer celui des prédateurs qui pillent les ressources du peuple. 
Chers amis, camarades et compagnons, continuons, notre combat dont la finalité est le triomphe des valeurs que porte le peuple ! Pour le reste qui concerne les coups bas dont nous pouvons être victimes, mettons les sur le compte de soubresauts de personnes qui savent qu'elles ont trahis le combat pour la justice et le combat pour le bien être du peuple qu'elles prétendaient défendre ! 
Unis dans le combat ; Jusqu'à la victoire finale !
Dr. Doumbia S.Major 

jeudi, février 09, 2012

Quelle est la prochaine étape de notre combat ?


Le combat contre l'exclusion et les discours de ségrégation est terminé, on peut même se hasarder à dire que nous avons gagné ce combat ! Puisqu'aujourd'hui ceux qui étaient les créateurs de l'ivoirité soutiennent eux-mêmes Ado qui était l'exclu. Gbagbo qui avait repris de manière opportuniste le discours nationaliste se trouve à la Haye où il devra s'expliquer sur sa responsabilité dans les crimes qu'a causé l'instrumentalisation du discours identitaire. Sans vouloir nous attirer les lauriers de l'engagement dans ce combat , il faut reconnaître que nous l'avons fait sans tricher, parfois même au risque de notre vie.  Nous avons soutenu ADO afin qu'il soit président, afin de démontrer à tous les adeptes des discours ségrégationnistes que nous avions le discours de haine et de division en horreur. Notre cas est celui des milliers d'ivoiriens qui ont dit non à l'instrumentalisation de la haine et l'usage de la terreur comme mode de gouvernement. 
Cela dit, il faut reconnaître cependant que ce combat est terminé. Il faut désormais passer à une autre étape, celle du combat pour une véritable société de démocratie sociale. Cet autre combat dont nous n'avons pas le droit de nous dérober est celui qui posera la question de la lutte contre la misère, la question de la redistribution équitable des ressources, la question de la justice et la lutte contre les privilèges que s'accordent une minorité au détriment du peuple. 
Tous ceux qui se sentent concernés par ce combat sont nos camarades, nos ami(es) et nos compagnons de lutte. Pour les autres, ils ont peut être pu être des collaborateurs momentanés, mais ils faut accepter d'admettre que la suite de notre combat les dépasse et qu'ils sont arrivés à leurs limites. 
Nous nous battons pour le droit à la vie et au bonheur pour chacun et ça nous savons que tout le monde ne peut pas le comprendre et l'accepter, en plus du fait que c'est un combat qui n'intéresse pas les prédateurs du peuple ainsi que leurs complices. 
La lutte continue !    

mardi, octobre 11, 2011

Faim-violence-tribalisme : le cocktail dangereux qui met nos pays en retard !



Le cocktail explosif endormant de la faim, la violence et le tribalisme .



Tous les dictateurs, qui sont paradoxalement vénérés par ceux qu'ils exploitent, règnent en faisant usage de "l'arme de la faim" combinée à celle de "la violence d'état ". Quand on ajoute à ces deux ingrédients celui du "piège mental' de l'ethnicité (tribalisme), on obtient un peuple qui défend de manière moutonnière des dirigeants qui les méprises au lieu de s'unir pour réclamer ceux qui leur revient de droit, c'est à dire une juste répartition des ressources collectives. Quand des gens qui ont peur pour leur vie tombent dans la résignation et qu'en plus ils sont maintenus dans la misère, il apparaît chez certains d'entre-eux des comportements de survie qui consistent à vénérer leurs bourreaux en espérant que par ce comportement de lèche-bottes ils pourront entrer dans les bonnes grâce du tyran. Ils espèrent ainsi que le tyran leur donnera un bout de pain au détriment de la masse exploitée qui est quant à elle maintenue dans la misère.
Cette masse exploitée qui accepte son destin est ce qu'on désigne par terme de "soumis". Contrairement aux soumis, qui sont manipulés par la faim et par le discours ethnique, il existe toujours une minorité qui a le courage de s'insurger contre cet état de fait tyrannique. Celle-ci est généralement  marginalisée, contrainte au silence ou à l'exil (politique ou économique).  Voici la situation dans laquelle se trouvent nombreux états africains dans laquelle on voit des peuples affamés et misérables qui défendent ceux qui les maintiennent dans cette misère. Au lieu de s'organiser pour reclamer plus de droit à la santé, au social, a l'emploi ainsi que leur droit à la vie, garantie par la mise en place d'un Revenu minimum vital, ils préfèrent défendre des individus et des clans ethniques, qui ne changeront pourtant pas leur condition de vie. Tel est le tableau noir de nos pays, chacun doit y connaître et choisir sa place : soit vous faîtes partie des soumis et des moutons, soit vous faîtes partie de ceux qui refusent de subir le dictât d'une minorité violente et prédatrice des biens collectifd et qui maintient volontairement la masse dans la misère.
S'il m'est possible de vous donner mon opinion, je vous dirai que "mieux vaut vivre un seul jour de sa vie comme un lion que cent ans comme un mouton".
Dans ce contexte, pour ma part, en tant que sentinelle défenseur des intérêts du peuple, le ministère que j'ai choisi de servir est celui de la vérité et de l'éveil de conscience du peuple.

Doumbia S. Major 
Expert en analyse automatisée des discours politiques
Master Degree's communication politique et publique
Master Degree's Responsable Projet de développement

vendredi, septembre 30, 2011

Nos députés verseront 40% de leur salaire au peuple sous forme de bourses d'études, Permis de conduire et bons alimentaires


Chers compatriote, notre engagement à être solidaire vis à vis de vous ne sera pas qu'un simple discours politicien.
Vous savez que je dis ce que je fais et je fais ce que je dis. Pour marquer notre solidarité vis à vis de notre peuple, nous avons décidé que tous les députés qui seront élus sur la liste du Changement Positif s'engageront préalablement, tout comme moi-même, à verser pendant 5 ans, 40% de leur salaire de base de député au peuple sous forme de contribution exceptionnelle à la solidarité nationale. 
Ils signeront à cet effet un contrat d'engagement certifié par huissier de justice. Cette contribution se fera par prélèvement directe de ces 40% qui seront verser dans les caisses d'une fondation pour la solidarité que nous mettrons en place.
C'est cette fondation dirigée par des hommes et des femmes intègres et justes qui attribuera ce fond de contribution exceptionnelle à la solidarité nationale, sous forme de bourses d'études pour les jeunes, sous forme de fond de soutien pour le payement des cours de permis de conduire pour les jeunes et sous forme de fond d'attribution de bons alimentaires pour les jeunes filles et mères pauvres de Côte d'ivoire.

lundi, juin 21, 2010

Ma réponse à vos nombreux messages de soutien et d'encouragement.

Chers amis et sympathisants qui m’écrivez, je reçois de vous plusieurs messages d’encouragements et conseils, et je voudrais répondre à l’un d’entre-vous, de manière plus longue, afin que cela serve de réponse aux autres.

Voici en effet le courrier type que je reçois et que l’un d’entre vous, qui se reconnaîtra m’écrit ce jour: « merci pour tout ce que vous faites pour nous le peuple. Tu es la voix des sans voix. Continu sur cette lancée, c'est Dieu qui va te payer car la gloire de ton combat approche et vous serez vainqueurs inchallah, merci et merci encore ».



Ma réponse au frère en question :

Merci cher frère, pour tes compliments et encouragement. J'assume pleinement cette image publique forgée à travers le temps et mes prises de positions, et qui me suit aujourd'hui. Oui je l'assume, je suis quelqu'un qui se veut "la voix des sans voix".Je mène ce combat librement selon mon âme et ma conscience pour les droits et le bien être du peuple.

Le sens de mon combat est simple : je me bats pour la Redistribution équitable des ressources et la justice pour tous.Mais sachez que j'ai besoin de tout le monde pour qu'ensemble on accélère le processus du changement tel qu'on le veut pour notre peuple.

J’aime bien vos encouragements et bénédictions, mais n’oubliez pas avant tout que ce combat est avant tout un combat collectif, qui ne doit pas être laissé à l’unique charge de quelques militants actifs.

Nous devons tous nous mobiliser, car nous sommes tous, autant que nous soyons les sociétaires ou actionnaires à parts égales du pays et de ses richesses communes.

Tout ce qui est dans notre pays comme richesses ou ressources, appartient à tous les fils et filles, natifs du pays ; c'est-à-dire que ces richesses collectives appartiennent à toi à moi et aux autres.

Mon combat, qui doit être celui de chacun d'entre vous, n'est que le combat pour la justice, l'égalité de droit et un combat pour que les ressources et richesses du pays soient réparties de façon équitable à tous les fils et filles de la nation, sous forme de soutien social et d'action pour générer le développement et le bien être social pour tous.

En menant ce combat je me bats pour tout le monde, mais je me bats pour moi aussi, car, je pense à la vie future de mes enfants et petits enfants tout en pensant au bien-être de ceux des autres citoyens de mon pays. À la différence des hommes politiques qui pillent le pays mon combat n’est pas égoïste. J'ai fait le choix de refuser le bonheur égoïste qui est le crédo de ceux qui volent les biens collectifs, et j'ai choisi de me battre pour le bonheur pour tous.

Ce choix s’explique par ma croyance profonde en l’idée que c'est foncièrement criminel de s'enrichir en volant ou en extorquant ce qui appartient à tous le monde, alors que les autres propriétaires de ces biens collectifs sont dans la misère. J’estime qu'un homme politique qui respecte les autres et qui les considère comme des humains comme lui-même, ne peut pas se comporter ainsi en étant indifférent au sort de ses concitoyens, s'il les considère comme ses semblables humains.

Quand on a le respect de la vie humaine et qu’on perçoit ses concitoyens comme des humains comme nous même on ne vole pas leur bien pendant que ceux-ci ne mangent pas , et qu'ils n’arrivent pas à se soigner, qu'ils ne parviennent pas à scolariser leurs enfants, alors que les nôtres sont dans les meilleures écoles ou à l’étranger dans les meilleures universités.

Cette posture de militant permanent pour le changement positif est un choix de vie et c’est le destin que je me suis fixé. Je ne suis pas prêt à faire des concessions sur ces points.

Je sais que ce choix est incompréhensible pour ceux qui n’ont pas cette force de caractère qui me pousse à refuser de chercher à aller me servir dans la manne collective.

Quand on sait qu’il est facile de s’enrichir à partir d’une posture publique dans un pays mis en pâture comme l’est la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui, certains ne comprendront jamais ma posture et mon intransigeance. Surtout que le contexte favorise l’accumulation de richesse par vol de deniers publics, car la majorité de nos populations ne connaissent pas leurs droits et qu'elles pensent que les hommes politiques ont le droit de se servir des deniers publics sans en rendre compte au peuple.

Beaucoup de personnes faibles face aux biens matériels, et qui voudraient secrètement être à ma place pour marchander leur posture sociale et leur notoriété, ne comprennent donc pas que je sois en rupture avec ceux qui sont au pouvoir. Certains même vont jusqu’à fantasmer en pensant ou en inventant des histoires pour expliquer mes prises de position.

J’entends même certains qui avancent que si je suis en rupture de banc avec ceux que j’accuse de pillage, c’est soit parce qu’on m’aurait refusé un poste quelconque, ou parce que je n’ai pas eu ma part du butin collectif. à ceux qui élaborent ces fantasmes je leur dit ceci : je les comprends, parce que nombreux sont ceux d’entre eux qui ne pourraient jamais défendre les positions de vérité qui sont les miennes s’ils étaient dans ma position. Ils ne me comprendront jamais, comme ils ne comprendront jamais un homme comme Mamadou Koulibaly qui de sa posture porte des critiques, alors qu’il peut choisir de se taire pour « manger » tranquillement avec ses paires de la refondation. Ils ne comprendront jamais que dans la vie il y a des personnes qui ont des convictions et le sens de l’honneur dans tous les actes publiques qu’ils entreprennent.

Je comprends leur faiblesse, je ne les blâme pas, mais qu’ils sachent que depuis le lycée en passant par l’université, où j’ai été militant, avant d’arriver sur le terrain politique, j’ai toujours défendu des positions de vérité et j’ai toujours refusé la corruption de mon âme. C’est donc le principe de cohérence qui guide ma vie et mes actions.

Jamais je n’ai été impliqué dans des vols de deniers publics, dans des pillages où des casses de banque ou encore dans des actions d’exploitation d’un quelconque membre de mon peuple. Je me suis toujours battu où j’ai toujours essayé de me battre pour les autres avec parfois des réussites et parfois des ratés peut être, mais tel est le sens de mon combat.

J’estime qu’être libre dans sa tête c’est respecter les principes et les valeurs qu’on s’est soi-même librement imposé. Jusqu’ici je garde ce cap sans compromission, pour servir les intérêts de mon peuple dont je me suis imposé comme destin de le libérer des griffes de ceux qui l’exploitent.

Dans ce combat j’ai besoin de tous ceux qui se sentent exploités, de tous ceux qui se sentent victimes d’injustice et de tous ceux qui veulent lutter contre les injustices et l’iniquité, car c’est ensemble que nous briserons les chaines des injustices et de l’exploitation que subit notre peuple.

Ensemble pour le changement positif !

pour le Redistribution équitable des ressources et la justice pour tous !.

La lutte continue !

Doumbia Major

mardi, avril 06, 2010

Résurgence du démon de l'identitaire dans le discours politique

Une contribution introductive de Doumbia major sur l'identitaire dans le discours politique

Les décénies précédant la chute du mur de Berlin furent marquées par des conflagrations importantes qui, généralement, avaient des mobiles idéologiques. Elles opposaient des nations à d'autres nations et s'expliquaient soit par des causes politiques, soit par des raisons économiques.

Les évolutions et progrès politiques qu’on observe dans les relations internationales, avec la naissance et la consolidation des Nations Unies, en plus de la chute du mur de Berlin, ont laissé entrevoir un siècle futur exempt de conflits majeurs. Cet optimisme béat se justifiait par la disparition des conflits idéologiquement motivés, puisque le capitalisme venait de prendre le pas sur le communisme avec la chute de ce que certains ont baptisé "le mur de la honte". En plus de cet événement historique, il faut mentionner qu’avec l’adoption du principe de l'intangibilité des frontières et celui de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays, les Nations Unies avaient apparemment réussi à rendre le monde plus sûr, puisque les frontières reconnues ne pouvaient désormais être remises en cause. Cette promesse d'un monde dont le futur serait un futur de paix, n'a été qu'une espérance de courte durée, car la disparition des conflits structurés idéologiquement a laissé la place à une autre forme d'opposition, qui cette fois se servira du discours identitaire comme ferment.

Les humains désormais s'opposent et se battent à l'intérieur des nations elles-mêmes. Comme si une existence humaine sans conflit était impossible, on constate que les humains ont tout simplement changé de façon de s’opposer : ils ont trouvé des nouveaux motifs à leur autodestruction. On assiste désormais à des oppositions structurées autour des questions de communautarismes, de religions, de civilisations, de racisme ou d'ethnicité. Tout ceci ramenant à des conflits d'altérité opposant un soi à un non soi ou des «nous» à des «eux», le tout bâtit autour de l’idée d’une identité ; que celle-ci soit nationale ou groupale.

Que son apparition se fasse sous forme de nationalisme civique ou d'ethno-nationalisme structuré autour d'une idée communautaire, le discours identitaire resurgit dans le discours politique, sous de multiples formes. Sous ses différentes formes, il sert aux locuteurs politiques comme moyen de formatage de l’opinion, ainsi que de moyen de mobilisation de l’adhésion des populations. Ces locuteurs qui s’en servent en font une adaptation en fonction de l’influence qu’eux-mêmes subissent de la part des multiples sphères du contexte de production.

L'identitaire est là ; nous vivons au quotidien avec lui lorsque nous sommes confrontés aux diverses communautés qui forment une nation ; nous le côtoyons dans les discours nationalistes et les discours xénophobes ou homophobes de certains partis politiques ; nous la revoyons surgir dans les conflits pour la construction d'un minaret, ou lors de conflits interreligieux. Il est parfois organisateur, mais parfois dangereux quand il agit comme un facteur déstructurant des communautés.

L'histoire récente et l'actualité nous rappellent d'ailleurs chaque jour les effets dévastateurs de la rhétorique de la haine que porte parfois le concept d'identité.
Vue positivement comme facteur de rassemblement et d'entraide, l'identité, parfois, loin de se poser comme facteur qui unit peut se poser comme facteur de recul et de destruction du tissu social, à l'intérieur des nations. Il peut même aller jusqu'à remettre en cause les liens de cohabitation paisibles qui prévalent entre des nations. Ainsi, au lieu de se poser comme facteur d'enrichissement et de progrès, l'identité devient cause de destruction et de régression sociale.

Avec l'argument identitaire, nous assistons, à l'intérieur des nations, de plus en plus à l'exclusion des minorités, que celles-ci soient natives ou autochtones, allogènes ou issues de l'immigration.
Dans ces environnements où chacun se rattache, soit à la terre, soit au sang, soit à une langue, les métis, et les personnes issues de liens mixtes se cherchent une place et une identité à l’intérieur des nations qui les ont vus naître et où elles sont parfois l’objet d’un double rejet.

Les religions, parfois constitutives elles aussi de cette identité, se posent comme facteurs de division : au lieu de rassembler par les valeurs qu'elles prônent, celles-ci se rejettent mutuellement, en agrégeant leurs adeptes dans des communautés qui se combattent.

Les indiens du Canada et des USA se disent exclus ; les immigrés en Europe sont au cœur de débat qui aboutissent à l'élaboration de lois qui concernent ces personnes étrangères, qui sont perçus parfois comme des "gens étranges". On les regarde comme des envahisseurs, au moment où les natifs quant à eux se conçoivent comme étant des personnes de souches multiséculaires, qui doivent se protéger contre leur propre disparition en tant qu’espèce, estimant à juste titre que leur histoire doit continuer. Au nom de la protection de l’identité on finit, parfois, par catégoriser les citoyens en excluant les minorités, par l’instauration d’une hiérarchisation de l’accès aux droits, ou l’accès à des prestations. À ce sujet, un regard sur l'histoire des minorités à l'intérieur des sociétés montre qu'on parvient à obtenir facilement un consensus national autour de la négation des droits des non natifs, surtout quand il s'agit de nouveaux arrivants. Il se forme dans ces cas une union sacrée contre eux, et tous ceux qui dérogent à cette règle en prennent pour leur grade. Ils sont cloués au pilori et indexés comme étant des traîtres ou des vendus. C'est d'ailleurs ce que montre Pierre Fiala dans son étude en suisse sur "consensus et xénophobie" , dans lequel il décrit comment il est facile de trouver un "consensus patriotique" quand il s’agit de nier les droits des étrangers.

Avec la récente guerre en ex-Yougoslavie, on a vu que le cœur même de l'Europe n'est pas épargné par les questions d'identités. Cette récente guerre dans les Balkans, a conduit à des "épurations ethniques", terme qu'analyse Alice Krieg Planque(2003) dans ses travaux de thèse où elle nous montre en quoi l'identité et sa revendication peuvent être nocives pour la quiétude de l'humanité.

C'est le discours identitaire qui est le moteur de l'action dans les Balkans ; c'est ce même discours identitaire qui en Turquie, pousse les séparatistes kurdes du PKK, à revendiquer la terre de leurs ancêtres au nom de leur différence ethnique. La Tchétchénie de feu le Général Djokhar Doudaev fait la même chose dans cette guerre indépendantiste qu'elle livre à la toute puissance armée russe. Guerre identitaire dans laquelle les militants tchétchenes, n'hésitent pas à faire usage d'actes terroristes, en représailles aux crimes contre l'humanité commis par les soldats Russes.

Au cœur même de l'Europe, les basques revendiquent leurs nations en s'interdisant de parler la langue espagnole. Les militants activistes de Batasuna , perçoivent la langue espagnole comme celle de l'envahisseur, au moment où ceux qui sont du côté français se refusent à parler la langue française perçue par eux comme la langue des colonisateurs. La Corse n'est pas en reste dans ces revendications sécessionnistes ; là bas elle s'exprime sous forme de plasticages de tous les symboles de l'État français. Quand ce ne sont pas des paillotes qui en font les frais, ce sont des préfets qui perdent leur vie, dans ces conflits qui ne s'expliquent que par une revendication identitaire sous le couvert de l’indépendantisme.

Ces revendications identitaires s’expriment parfois par des discours et des actes racistes dont l’un des prolongements logique est la xénophobie. Souvent même, c’est sur le terrain de l’emploi et de l'insertion sociale, qu’on observe l’exclusion sociale des minorités ethniques au nom de la défense de l’identité.

Sur le plan politique, les oppositions programmatiques cèdent la place de plus en plus à des oppositions affectives, sollicitant les dimensions identitaires et opposant différentes visions de l'identité nationale : "Patriotisme" s'oppose à "républicain", "nationaliste" s'oppose à "apatridie", etc.

Sur le plan du discours politique, les termes qui seront utilisés pour désigner l'identité seront multiples et variés : autant il y a de groupements et de partis politiques, autant il y a de référents à l'identité, chacun y allant avec ses mots pour le dire. Cette identité nationale vacille, selon les locuteurs, entre une conception Renanienne et une conception germanique fondée sur le biologique et la race. L'identité est parfois religieuse, parfois elle se bâtit sur une histoire commune, parfois elle s'appui simplement sur des mythes fondateurs ou sur des traditions communes. Elle trouve parfois son ciment dans le lien de sang ou parfois par une communauté de destin ou bien encore elle se fonde sur des fantasmes.

Certains discours se servent d'elle pour inclure, définir des réseaux d'entraide ou de solidarité, au moment où certains s’en servent pour exclure économiquement ou politiquement. L'identité est même parfois un facteur auquel on se réfère pour rassembler des entités différentes, comme c'est le cas des nations européennes qui se cherchent une âme commune en se définissant ou s'imaginant des contours d’une identité culturelle européenne.

Elle est parfois facteur de division, comme c’est le cas en Côte d'Ivoire où l'Ivoirité muée en patriotisme a fait des ravages par la guerre interminable qu'elle a générée, ainsi que la haine qu'elle a semée dans les cœurs. Le discours politique sur l'identité nationale est la cause de milliers de morts. C’est lui qui en Côte d’ivoire a divisé les familles qui anciennement cohabitaient sans se sentir différentes.

C’est lui encore qui est présent en Irak où chiites et sunnites se livrent un conflit sans merci, au nom de deux conceptions différentes d'une même religion. Le discours identitaire est partout : en Algérie les berbères se disent exclus par les Arabes alors qu'au Mali se sont les tamasheks qui se disent l'objet de discrimination de la part des Noires. En Mauritanie les négros mauritaniens se disent réduits en esclavage et revendiquent plus de liberté pour leur communauté ethnique, alors qu'en Afrique du SUD ce sont les afrikaners qui appellent à un repli identitaire contre le Noirs. Ici et là on appelle à un repli communautaire. Ces communautés seront des citadelles fortes, et les lieux d'expression de cette identité, qui peut avoir des relents confessionnels, historiques, économiques ou même être le prétexte et le lieu d'expression des discriminations. Toutes ces discriminations et conflagrations trouvent dans le discours politique l'étincelle de leur passage à l'acte.

De cette réalité, on serait tenté de dire que ce sont les politiciens qui structurent et incitent à l'action par le discours identitaire. Mais la question qu'on ne se pose pas souvent, est celle de savoir si ces politiciens eux-mêmes ne font pas que traduire des états d'une réalité sociale. Leurs discours ne sont-ils pas en définitive que le reflet d'une réalité doxique ?
Voici une question qui mérite d'être posée, car les discours politiques ne sortent pas du néant. Il n'y a pas de discours politique qui surgit ex-nihilo : le discours sort de la société et il s'énonce dans et pour une société dont-il n'est que le produit.
Structuré par son cadre de production, l'identité pré-existe au discours sur l'identité, même si ce dernier a un pouvoir structurant en dernier essor sur les représentations sociales de l'identité dans une société donnée.
Comme on peut le voir, il y a une relation d'influence mutuelle entre le discours et la société d'où il émerge. Vu que la société elle-même est en mutation il va de soit que le discours soit en mutation tout en se posant parfois lui-même comme l'agent de la mutation de la société qui en rétroaction agit sur les contenus des représentations mentales des sujets sociaux. Ces évolutions ne vont pas sans laisser de traces sur les locuteurs politiques dont les discours sont influencés par le cadre qui joue un rôle d'effet d'ambiance, qui s'immisce toujours comme un fond sonore le ferait dans une scène. Chaque discours politiques sur l'identité nationale puise dans le social et l'existant institutionnel, tout en revendiquant une identité, un ethos qui le caractérise.

En effet, les mutations sociales et historiques qui s'opèrent dans une société vont influencer le discours sur l'identité nationale dans cette société, tout comme le discours des acteurs politiques sur l'identité est susceptible d'influencer la conception que se font les sujets de l'identité nationale dans ladite société.
Finalement on se demanderait entre l'œuf et la poule qui de l’un est le géniteur de l'autre ? Sans répondre à cette énigme de l'œuf et de la poule, on peut au moins observer que le discours sur l'identité nationale est différent dans un pays qui a connu une guerre ethnique de ce qu'on peut entendre du même sujet dans un pays qui n'a pas connu de guerre. Le discours politique sur l'identité nationale d'un opposant est différent de celui d'un politicien au pouvoir ou exerçant des fonctions d'État.

Comme on peut le voir, le cadre de production peut structurer le contenu du discours, mais dans le même temps, on sait que les discours tenus dans les réseaux sociaux qui forment une société donnée, peuvent aboutir à la construction des communautés réunies par un discours ; que cette communauté soit religieuse, de classe ou de caste, tribale, économique ou sexué. Il peut même se trouver que ces regroupements se fassent selon une histoire commune ou une communauté de destin ou de souffrance (que celle-ci soit réelle ou phantasmatique). Les regroupements ainsi formés constitueront des ethnies ou sous-ethnies, en interaction sociale dont l'existence passe par une altérité qui peut se manifester à travers des conflits engagés pour le pouvoir, des conflits de conquête ou de marquage de territoires, ou même des conflits économiques parfois camouflés sous le couvert des conflits ethniques. La réalité sociale de l'état des rapports de forces résultant de ces conflits ethniques va, soit structurer, ou du moins, aura une influence sur le discours dominant en rapport avec le concept d'identité nationale.

Le corps social ayant une croissance historique et sinusoïdale, il va de soit que les discours politiques qui en sortent soient des discours à géométrie variable.
Ces discours auront des incidences sociales en termes d'inclusion ou d'exclusion et vont parfois être exprimé de manière subtile ou directe, de manière rationnelle ou affective, de manière subliminale ou patente, en fonction des objectifs et stratégies des acteurs politiques.

Comme on peut le voir, l'identité nationale est multiple et a plusieurs manières d'être exprimée. Elle s'exprime souvent par la culture, parfois par l'histoire, de manière affective ou de manière rationnelle. Elle peut avoir plusieurs visées : soit elle croit manipuler, soit elle vise à rassembler. Son mobile peut-être économique, religieux, culturel etc. C’est cette réalité du concept d'identité nationale qui pousse à dire qu’en définitive c’est un contenant flottant qui peut renfermer tout et n'importe quoi, pourvu qu'il rapporte quelque chose à soi.

Très peu traité en France où les statistiques ethniques sont interdites, il fait l'objet de beaucoup de publication dans les pays anglo-saxons, et particulièrement au Canada où non seulement le cadre législatif le permet, mais certainement aussi à cause de la réalité plus criarde des conflits ethniques latents entre francophones et anglophones.

Concept polysémique, il n'en demeure pas moins qu'il reste une réalité qui mérite d'être éclairée dans sa définition et son mode de construction
C'est cet éclairage que nous apportons à travers,  les "Études lexicométriques expérimentales et critiques de la notion d'identité nationale dans le discours politique". Nous analysons de manière contrastive ses variations et de sa circulation chez les locuteurs politiques en nous servant des logiciels de textométrie.

jeudi, mars 18, 2010

Diffamation du journal le temps contre la personne de Doumbia Major : Cette fois il y aura une suite judiciaire à l'Affaire

Voici  le tissu de mensonges que le journal "le temps" écrit sur ma personne, que vient de repérer notre service de veille médiatique.

Je voudrais rassurer le journaliste qui a écrit cet article ainsi que le directeur de publication :   Que lui et ces journalistes se tiennent bien. Cette fois la diffamation ne restera pas impunie ; il y aura une suite judiciaire à cette affaire, et il y aura d'autres suites, à titre exemplaire, pour qu'enfin l'écriture de torchons de ce genre prenne fin dans ce pays :
L'article se trouve en entier sur le site Abidjan.net sous l'url : http://news.abidjan.net/h/359599.html?n=359599
sous le titre : Crimes économiques, violences dans les écoles... : Dramane Ouattara et ses bonimenteurs...

La section ci-dessous qui nous concerne  s'intitule : "Loubardisation" de l'école.

"Le chef du gouvernement de l'époque, qui comme à ses habitudes, oppose l'argument de la force à la force des arguments, va entretenir une cohorte de loubards. Avec pour seule mission, semer le trouble sur le campus et dans les résidences universitaires. Ouattara va greffer l'entretien salarial de sa milice privée sur le budget de la primature. Quel étudiant du début des années 1990 ne se souvient pas des dérives du tristement célèbre d'alors, Thierry Zébié. Cet étudiant loubard gracieusement entretenu par Alassane Ouattara. Et dont la mission était de semer la terreur sur le campus universitaire. Et avec lui, ses acolytes Serges Dahi, Dogba Julien, John Pololo… qui étaient coutumiers des agressions et viols dans les résidences universitaires. Ces gens qui n'avaient que pour seul diplôme leurs muscles impressionnants, étaient dans les cités universitaires comme des étudiants. Avec tous les attributs liés à " leur statut d'étudiant ". Bourses, chambres sur les cités universitaires, " Ndaya "… En mai 1991, le chef du gouvernement d'Houphouët fait descendre, nuitamment, des escadrons de militaires sur les deux cités universitaires de Yopougon. Les conséquences de cette " expédition punitive " du pouvoir sont énormes. Des handicapés à vie, des traumatismes permanents, de nombreux blessés, des étudiantes brutalisées et violées et plusieurs disparus. A la suite de ces événements, le Sg de la Fesci d’alors, Ahipeaud Martial et ses camarades vont être injustement mis aux arrêts. Le seul tort de ces étudiants, aux yeux d'Alassane Ouattara, est d'avoir réclamé plus de démocratie et de liberté. En réalité, monsieur " 100 jours " voulait coûte que coûte avoir la Fesci sous son contrôle à l'époque. Chose qu'il ne réussira pas, jusqu'à ce qu'il quitte la primature à la mort d'Houphouët-Boigny.


Comment Ado introduit la machette sur le campus

Ouattara qui depuis son bureau du Fmi, suit l'actualité politique ivoirienne, sait que s'il doit revenir sur la scène, il lui faut avoir dans sa poche les étudiants. Qui du temps de son passage à la primature, lui ont créé tous " les problèmes ". A peine, dépose-t-il ses bagages sur le terrain politique que sa première action se résume à " racheter" à prix d'or, la Fesci. Puissant mouvement estudiantin, dirigé à cette époque par Guillaume Soro. Très proche du Sg du Fpi, Laurent Gbagbo. Son mandat terminé, il doit passer la main. Dans le bois sacré, il n'est pas fait mystère autour de son successeur. Tous s'accordent sur la personne de Blé Goudé, son Sg à l'organisation. Ouattara qui voit d'un mauvais œil, ce successeur naturel, entre en scène. Il dégaine millions sur millions, pour avoir Blé Goudé dans son escarcelle. C'est peine perdue. Alors, il va susciter la candidature de Doumbia Major, du moins une dissidence au sein du mouvement estudiantin. Doumbia et ses hommes sont logés et payés à coup de millions de Fcfa pour la " mission ". À savoir, déstabiliser la Fesci devenue trop forte et " incontrôlable " aux yeux du mentor des républicains. Son jeune frère Ibrahim Ouattara alias " photocopie " (pour sa ressemblance frappante avec Ado) est chargé d'acheminer les machettes en quantité suffisante à Doumbia Major et ses éléments. Pour déstabiliser le mouvement estudiantin. Et depuis leur base, ils vont attaquer les résidences universitaires où se trouvent les hommes de Blé Goudé. Qui a osé dire non à Alassane Ouattara. Des étudiants tailladés à la machette, défenestrés, découpés et même tués. C'est le spectacle désolant qu'Ado a donné de voir sur le campus et dans les résidences universitaires. Les témoins de ces faits sont encore bien vivants. Ainsi en est-il de l'homme qui veut cacher son Cv, marqué par des actes de violences et de barbaries sur la jeunesse estudiantine.

Frank Toti"

Cher frank toti ,
Je crois que ton journal me dira cette fois combien j'ai réçu de ADO, quand et où,
le journal me dira quand ils ont vu un certain photocopie me distribuer des machettes.
j'espère qu'ils me diront quand-est-ce que j'ai été candidat contre quelqu'un à la fesci, et comment alassane ouattara a suscité ma candidature ?
Bref, pour une fois on parlera publiquement de cette affaire, où des individus tapis dans l'ombre veulent réecrire l'histoire pour se faire passer pour des héros.

mercredi, février 03, 2010

Les douces révoltes forgées d'une vie

je suis né un jeudi à la maternité d'une petite ville nommée gagnoa au centre ouest de la Côte d'ivoire.


Enfant, j'aimais beaucoup la pêche solitaire. Le jour où je n'avais pas de cours, je me levais très tôt le matin. je cherchais mes appâts et j'allais trainer sur les bords de la rivière Guery.

Suivant le cours de la rivière, je m'enfonçais très loin dans la fôrêt. j'aimais ce calme, ce silence de la forêt, troublé de temps à autre par les cris et champs des oiseaux

Souvent on faisait des rencontres insolites d'animaux, et cela me marquait pour le reste de ma journée.

je savais que la forêt était dangereuse, surtout le bord de la rivière où les serpents se mettaient à l' affût pour attendre les animaux qui venaient s'abreuver. j'avais conscience des risques mais j'étais attiré par le silence bruyant du bord de la rivière de ma ville de naissance.
La pêche en définitive n'était qu'un prétexte pour me retrouver dans mon espace de méditation.

quelqu'un me demanda un jour si "c'est là que le virus de la revendication m'a sans doute piqué!!!"
Peut être que oui , mais je crois plus que c'est la cathéchèse qui m'a forgé une mentalité de lutte contre les injustices.
Ma détestation de l'injustice vient de mon éducation et surtout de l'influence des bonnes soeurs et des frères catholiques, qui ont eu la charge de s'occuper des 15 premières années de mon enfance.

J'ai en effet fait mon école primaire à l'école notre Dame des apôtres ; une école catholique très à cheval sur la rigueur en matière d'éducation.
Les enseignements du matin commençaient par la prière et on ne manquait pas de confesser " à dieu tout puissant créateur du ciel et de la terre" nos péchés.
La cathéchèse faisait partie des disciplines scolaires et on avait pas trop le choix, il fallait apprendre la bible.

Pour quelqu'un comme moi qui entre midi et deux suivait les cours de l'école coranique, c'était une double formation religieuse. Que faire quand on est enfants en Afrique , on apprend tout simplement et on a pas le droit aux commentaires
En fin de cycle du primaire, je suis admis à mon examen d'entrée en sixième (quelle examen inutile!).
Contre toute attente je suis orienté au seminaire saint dominique saviot de ma ville de naissance. Quelle autre absurdité que venaient de faire ses conseiller d'orientation ! un enfant de musulman, orienté par l'état dans un établissement d'enseignement destiné à la formation des prêtres!
Décidement que me veut le bon Dieu ? n'avais-je pas suffisament été bassiné à la sauce catho? Peut -être qu'il me fallait encore d'autres enseignements!
Comment se fait-il que parmi tous les collèges publiques de la ville, ces monsieurs n'ont rien trouvé d'autre pour moi!
J'aimais bien parler de Dieu, mais de là à porter une soutane s'en était trop. Il fallait faire quelque chose ; mon père décide alors de me faire tranférer vers un autre collège. Je suis débarqué du seminaire et transféré comme par hasard vers un autre collège catholique ;  le collège st jean.  Décidement j'en avait pas fini avec les saints.
Là encore la cathéchèse fait partie des disciplines d'enseignement ; pour avoir un bon bulletin il faut étudier la bible, car c'est une matière parmi tant d'autres. Voilà comment j'ai appris à étudier la bible.
C'est là que devenu plus grand, je lu l' histoire de Jesus fils de Marie.

J'ai été surpris de voir que Jesus fût l'un des premiers revolutionnaire sur terre.  j'ai lu que jesus de nazareth s'était insurgé contre ceux qui profanaient le temple de Dieu.
Dans un film qui est projété au sein de mon collège, je vois un Jesus enragé qui saccage toutes les étables des commerçants dont les étables sont à l' intérieur d'une église. (ça me fait penser à mon voyage de Lourde, ville plus commerçante que chrétienne).
J'apprends lors de  la cathéchèse que Jesus s'est battu contre l'ordre politique établi de son époque, qu'il a combattu les injustices et a accepter de mourir pour ses idées.
j'ai été fasciné par cette vie singulière et je me suis dit qu'on peut consacrer une vie à se battre pour les autres

Voilà comment je me suis engagé à consacrer ma vie pour les autres ; dès lors j'ai appris à accepter d'être incompris. Ma croyance en effet m'enseigne que Jesus qui est l'un des messagers aimé de Dieu l' a été lui aussi en son temps.

Je ne suis pas un messager de Dieu et je n'ai pas la prétention de l'être, mais j'ai choisi les messagers comme mes modèles.
Je suis musulman et ma religion considère jesus comme notre prophête. L'un des enseignements forts de ce messager était ceci "aime ton prochain comme toi même". Je crois que c'est la clef de la démocratie et du respect des droits de l'homme.

je ne supporte pas qu'on pietine les plus faibles, je ne supporte pas l'iniquité et je suis pour qu'on laisse tranquille les gens qui ne démandent qu'à vivre leur vie, là où ils sont.
Voila d'où vient ma rage de me battre pour les populations exploitées et les victimes d'injustice. Cette rage est encrée dans mes tripes, dans le plus profond de moi-même et a été inscrit en moi depuis ma tendre enfance.